Triste record d’abandons de chiens et chats en Île-de-France : le cri d’alarme de la SPA
Les refuges d’Ile-de-France ont tous largement dépassé leur capacité d’accueil et se voient obligés de refuser des chats et chiens SDF en ce début de mois d’août. En cause, les abandons qui battent des records cet été.
Des chiens vivant à trois par box. D’autres obligés de dormir à la belle étoile. Côté chat, les salles réservées aux bébés grouillent de pensionnaires. Depuis le début du mois de juillet, les quatre lieux d’accueilde la SPA (Société protectrice des animaux) d’Ile-de-France, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Orgeval (Yvelines), Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), et Chamarande (Essonne) vivent un vrai casse-tête : comment trouver une place à tous les animaux abandonnés durant cette période estivale ?
« Notre capacité d’accueil tourne normalement autour des 1 300 animaux sur l’ensemble de ces quatre refuges, indique Nicolas Dumas, directeur général adjoint protection animale de la SPA. Là je viens d’avoir les chiffres, ils sont catastrophiques. Chaque été, nous avons le même problème, mais cette année c’est encore pire. Nous hébergeons actuellement 650 chiens et 900 chats, soit 1 550 animaux en tout ». Et le rythme s’accélère. Depuis le 1er juillet, 175 chats et 90 chats ont été abandonnés au seul refuge de Gennevilliers. A noter que la SPA a enregistré une augmentation des abandons de 20 % pour les chats et de 6,5 % pour les chiens entre 2015 et 2017.
« Chaque été, c’est la même chose, mais là on est vraiment saturés, confirme Claire Brissard, la responsable du refuge de Chamarande. Nous sommes contraints de refuser certains animaux qu’on nous apporte, c’est vraiment désagréable car ce n’est pas dans notre politique, mais nous ne pouvons pas faire autrement. Nous ne prenons que les cas d’urgence. »
Une trentaine de chatons en attente
Si certaines familles n’ont pas d’autres choix que de se séparer de leur animal de compagnie, pour cause d’expulsion ou d’hospitalisation par exemple, d’autres profitent de cette période pour passer à l’acte. « Ce n’est pas que parce qu’ils partent en vacances qu’ils ont pris leur décision, décrit Claire Brissard. C’est une réflexion qu’ils ont depuis un moment. Ils le font à cette période pour ne pas avoir à les placer en leur absence. »
Le refuge de l’Essonne accueille plus de 200 chiens, contre, en temps normal, une centaine. Mais le plus compliqué reste les chats. Une trentaine de chatons attendent leurs futurs maîtres. Sans parler des félins adultes, qui apprennent, tant bien que mal, à cohabiter. « C’est très dur pour eux, ils ont besoin d’un espace de vie beaucoup plus grand que ce que nous leur proposons, regrette la jeune femme. Ce sont des animaux qui vivent extrêmement mal l’abandon, nous sommes obligés d’en gaver certains pour ne pas les voir se laisser mourir de faim. »
La canicule n’arrange rien
Un engorgement tel qu’il complique la collaboration menée avec les fourrières. Une fois le délai de captivité dépassé, c’est souvent la SPA qui récupère les animaux retrouvés. « Comme nous n’avons plus de place, nous ne pouvons plus les accueillir pour qu’ils soient proposés à l’adoption. Cela devient problématique. »
Une situation de saturation des refuges que les températures actuelles compliquent encore. « Les animaux souffrent de la chaleur comme nous. Pendant les épisodes de canicule, il faut surveiller les températures, les hydrater encore plus », explique-t-on à la SPA, qui lance un appel aux adoptants potentiels : « n’attendez pas septembre. Nos pensionnaires vous attendent. Mais surtout, ensuite, occupez-vous en ».
Renseignements et contacts SPA sur le site https://www.la-spa.fr/refuges-pour-animaux-de-la-spa-a-proximite-de-paris-75.
« L’été, c’est notre bête noire »
Les chiens qui arrivent à la SPA de Gennevilliers sont un peu les siens. Depuis deux ans et demi, Sandrine est bénévole dans le plus grand refuge de France. Et, chaque été, elle se demande « ce qui va encore arriver ». « Cette période de l’année, c’est notre bête noire », souffle cette amie des bêtes de 42 ans.
Chaque semaine, l’accueil du refuge reçoit en moyenne 150 appels de personnes qui souhaitent abandonner leur animal. Parfois, certains ne prennent pas la peine d’appeler. « Il y a quelques jours, quelqu’un a juste ouvert la porte du refuge, a lâché son chien et s’est enfui sans qu’on le voie, confie Sandrine. La semaine d’avant, un autre chien avait été lâché par-dessus le mur… Une fois, une famille qui partait en vacances nous a expliqué qu’il n’y avait plus de place dans la voiture pour leur chien… », confie Sandrine, effondrée.
En moyenne, les animaux restent au refuge entre 3 et 6 mois, avant de trouver une nouvelle famille. Mais l’été vient encore mettre son grain de sel dans le système : les adoptants sont, eux aussi, en vacances. « Les trois premières semaines de juillet, c’était complètement mort », observe la bénévole.
Elle, des vacances, elle n’en prendra pas. Depuis son arrivée au refuge, cette propriétaire de quatre animaux a complètement réorganisé son emploi du temps autour de la SPA. « Dès que j’ai du temps libre, je viens, avoue-t-elle. Je ne me vois pas partir quand je sais qu’il y a des besoins… »
SPA de Gennevilliers, 30, avenue du Général-de-Gaulle, Hauts-de-Seine.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/chiens-et-chats-abandonnes-en-ile-de-france-le-cri-d-alarme-de-la-spa-04-08-2018-7843332.php
Les refuges d’Ile-de-France ont tous largement dépassé leur capacité d’accueil et se voient obligés de refuser des chats et chiens SDF en ce début de mois d’août. En cause, les abandons qui battent des records cet été.
Des chiens vivant à trois par box. D’autres obligés de dormir à la belle étoile. Côté chat, les salles réservées aux bébés grouillent de pensionnaires. Depuis le début du mois de juillet, les quatre lieux d’accueilde la SPA (Société protectrice des animaux) d’Ile-de-France, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Orgeval (Yvelines), Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), et Chamarande (Essonne) vivent un vrai casse-tête : comment trouver une place à tous les animaux abandonnés durant cette période estivale ?
« Notre capacité d’accueil tourne normalement autour des 1 300 animaux sur l’ensemble de ces quatre refuges, indique Nicolas Dumas, directeur général adjoint protection animale de la SPA. Là je viens d’avoir les chiffres, ils sont catastrophiques. Chaque été, nous avons le même problème, mais cette année c’est encore pire. Nous hébergeons actuellement 650 chiens et 900 chats, soit 1 550 animaux en tout ». Et le rythme s’accélère. Depuis le 1er juillet, 175 chats et 90 chats ont été abandonnés au seul refuge de Gennevilliers. A noter que la SPA a enregistré une augmentation des abandons de 20 % pour les chats et de 6,5 % pour les chiens entre 2015 et 2017.
« Chaque été, c’est la même chose, mais là on est vraiment saturés, confirme Claire Brissard, la responsable du refuge de Chamarande. Nous sommes contraints de refuser certains animaux qu’on nous apporte, c’est vraiment désagréable car ce n’est pas dans notre politique, mais nous ne pouvons pas faire autrement. Nous ne prenons que les cas d’urgence. »
Une trentaine de chatons en attente
Si certaines familles n’ont pas d’autres choix que de se séparer de leur animal de compagnie, pour cause d’expulsion ou d’hospitalisation par exemple, d’autres profitent de cette période pour passer à l’acte. « Ce n’est pas que parce qu’ils partent en vacances qu’ils ont pris leur décision, décrit Claire Brissard. C’est une réflexion qu’ils ont depuis un moment. Ils le font à cette période pour ne pas avoir à les placer en leur absence. »
Le refuge de l’Essonne accueille plus de 200 chiens, contre, en temps normal, une centaine. Mais le plus compliqué reste les chats. Une trentaine de chatons attendent leurs futurs maîtres. Sans parler des félins adultes, qui apprennent, tant bien que mal, à cohabiter. « C’est très dur pour eux, ils ont besoin d’un espace de vie beaucoup plus grand que ce que nous leur proposons, regrette la jeune femme. Ce sont des animaux qui vivent extrêmement mal l’abandon, nous sommes obligés d’en gaver certains pour ne pas les voir se laisser mourir de faim. »
La canicule n’arrange rien
Un engorgement tel qu’il complique la collaboration menée avec les fourrières. Une fois le délai de captivité dépassé, c’est souvent la SPA qui récupère les animaux retrouvés. « Comme nous n’avons plus de place, nous ne pouvons plus les accueillir pour qu’ils soient proposés à l’adoption. Cela devient problématique. »
Une situation de saturation des refuges que les températures actuelles compliquent encore. « Les animaux souffrent de la chaleur comme nous. Pendant les épisodes de canicule, il faut surveiller les températures, les hydrater encore plus », explique-t-on à la SPA, qui lance un appel aux adoptants potentiels : « n’attendez pas septembre. Nos pensionnaires vous attendent. Mais surtout, ensuite, occupez-vous en ».
Renseignements et contacts SPA sur le site https://www.la-spa.fr/refuges-pour-animaux-de-la-spa-a-proximite-de-paris-75.
« L’été, c’est notre bête noire »
Les chiens qui arrivent à la SPA de Gennevilliers sont un peu les siens. Depuis deux ans et demi, Sandrine est bénévole dans le plus grand refuge de France. Et, chaque été, elle se demande « ce qui va encore arriver ». « Cette période de l’année, c’est notre bête noire », souffle cette amie des bêtes de 42 ans.
Chaque semaine, l’accueil du refuge reçoit en moyenne 150 appels de personnes qui souhaitent abandonner leur animal. Parfois, certains ne prennent pas la peine d’appeler. « Il y a quelques jours, quelqu’un a juste ouvert la porte du refuge, a lâché son chien et s’est enfui sans qu’on le voie, confie Sandrine. La semaine d’avant, un autre chien avait été lâché par-dessus le mur… Une fois, une famille qui partait en vacances nous a expliqué qu’il n’y avait plus de place dans la voiture pour leur chien… », confie Sandrine, effondrée.
En moyenne, les animaux restent au refuge entre 3 et 6 mois, avant de trouver une nouvelle famille. Mais l’été vient encore mettre son grain de sel dans le système : les adoptants sont, eux aussi, en vacances. « Les trois premières semaines de juillet, c’était complètement mort », observe la bénévole.
Elle, des vacances, elle n’en prendra pas. Depuis son arrivée au refuge, cette propriétaire de quatre animaux a complètement réorganisé son emploi du temps autour de la SPA. « Dès que j’ai du temps libre, je viens, avoue-t-elle. Je ne me vois pas partir quand je sais qu’il y a des besoins… »
SPA de Gennevilliers, 30, avenue du Général-de-Gaulle, Hauts-de-Seine.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/chiens-et-chats-abandonnes-en-ile-de-france-le-cri-d-alarme-de-la-spa-04-08-2018-7843332.php