Les cirques vont-ils perdre leurs animaux sauvages ? Cirque10

Les récents propos de Nicolas Hulot « contre la captivité des animaux » mobilisent les directeurs de cirques, craignant pour leur avenir. Ils se sont réunis lundi soir en collectif pour demander très vite un rendez-vous avec le ministre de la Transition écologique.

Est-ce bientôt la fin des animaux sauvages et domestiques dans les cirques ? Au début du mois d’août, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a jeté un profond trouble chez les artistes circassiens, déclarant « ne pas être favorable à la captivité des animaux, ni à l’idée que l’on fasse du spectacle avec cette activité ».

De quoi susciter une vive inquiétude chez les directeurs de cirques, des grosses écuries comme Pinder, Amar, Bouglione, Medrano et Gruss aux plus petites entreprises familiales. Sans oublier les propriétaires de zoo.

Portes ouvertes

Lundi soir, une centaine de personnes, représentant 250 cirques (français et étrangers) ainsi que le parc zoologique d’Amnéville, se sont donc réunies en collectif pour réclamer un rendez-vous « urgent » au ministre. « Nous avions convié l’un de ses représentants à cette soirée, mais il n’est pas venu », regrette Me Cyrille Emery, l’avocat du collectif.

Au cours de cette réunion, les directeurs de cirques ont décidé « de communiquer largement sur la manière dont ils travaillent auprès des animaux ». Ainsi, lors des prochaines Journées du patrimoine, des 16 et 17 septembre, ils ouvriront largement les portes des chapiteaux et des coulisses.

Soutien de Matignon ?

Pour Me Cyrille Emery, la récente déclaration de Nicolas Hulot suscite « davantage une inquiétude qu’une menace » chez les professionnels de la piste.

« Selon ce que nous entendons de l’hôtel Matignon, les propos de Nicolas Hulot ne semblent pas être la parole du gouvernement. Mais il faut rester prudent. Nous voulons être certains que le ministre de la transition écologique n’ait pas un projet sous le coude. »

Souhaitant protéger davantage leurs activités, les directeurs de cirques étudient, également, la possibilité d’inscrire les activités circassiennes au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. « Cette inscription permettrait de protéger les cirques contre les associations animalistes. »

« Des numéros contre-nature »

Ces dernières, à l’instar de One voice, estiment en effet que les cirques maltraitent les animaux. « C’est par la violence que ces animaux sont contraints à exécuter des numéros bien souvent contre-nature […] Puis, quand le spectacle est fini, ils regagnent leurs cages minuscules, leurs chaînes, leurs remorques. Qu’ils soient sauvages ou domestiques, aucun n’est respecté. Nous nous battons pour la fin de l’exploitation des animaux par les cirques », peut-on lire sur le site internet de l’association.

Un argument déjà entendu et partagé par une cinquantaine de communes françaises, ayant d’ailleurs pris des arrêtés interdisant le stationnement de cirques présentant des animaux sauvages et domestiques. « Des arrêtés totalement illégaux que les préfets doivent absolument attaquer devant les tribunaux administratifs », affirme l’avocat Cyrille Emery.

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