Après le scandale suscité par l’abattage d’un cerf dans un jardin privé à La Croix Saint-Ouen (60), la Fondation 30 Millions d’Amis lance une pétition contre la chasse à courre et notamment contre le « droit de suite » des chasseurs. Signez notre pétition pour que cette sauvagerie cesse !


Le pauvre cerf a été abattu à La Croix Saint-Ouen, dans l’Oise, par des chasseurs à courre alors même qu’il s’était réfugié dans le jardin privé d’une maison pour leur échapper (21/10/2017). Sous la surveillance des gendarmes de Compiègne, ils ont pu achever leur terrible mission et ce, malgré le désaccord des propriétaires de la maison : « Ils m'ont appelé en m'informant qu'un cerf était bloqué dans la descente de mon garage, j'ai dit que je ne voulais pas que l'animal soit tué. Ils m'ont répondu de toute façon, quand les propriétaires ne sont pas là, les chasseurs ont un droit de suite » explique Danièle, sur France Télévisions.

DROIT DE SUITE : UNE HONTE
Quel est ce fameux « droit de suite » qui donnerait tous les droits aux chasseurs ? Alors que l’article L422-1 du Code de l'environnement dispose que « Nul n'a la faculté de chasser sur la propriété d'autrui sans le consentement du propriétaire ou de ses ayants droit. », l’article L420-3 du Code de l’environnement annonce lui clairement qu’« Achever un animal mortellement blessé ou aux abois ne constitue pas un acte de chasse ». Autrement dit, les chasseurs peuvent poursuivre leur traque même sur une propriété privée si l’animal est épuisé ou blessé.

Or, dans ce cas précis et comme en témoignent les photos et vidéos du cerf, l’animal n’était ni mortellement blessé ni « aux abois » puisque les chiens qui le poursuivaient étaient déjà repartis.

D’INTOLÉRABLES PRÉCÉDENTS
Il y a quelques années, l’émission 30 Millions d’Amis avait consacré un reportage à un fait divers similaire dans le Tarn. En novembre 2008, un cerf avait été poursuivi jusque dans la cuisine d’une famille à Larroque (81) et abattu en sa présence. Une « chasse sur le territoire d’autrui » condamnée par le Tribunal Correctionnel de Gaillac dont la Cour d’Appel de Toulouse avait confirmé le jugement, occasionnant un retrait du permis de chasse des contrevenants et 1000 euros d’indemnités pour les propriétaires de la maison (octobre 2009).

UNE TRADITION BARBARE
La chasse à courre, abandonnée depuis la Révolution et réactivée par Napoléon, consiste à poursuivre un animal à cheval et avec des chiens jusqu'à l'épuisement de celui-ci pour ensuite le tuer (le « servir », NDLR) à l'arme blanche. Lorsqu’il s’agit d’un cervidé, il est fréquent qu’on lui assène des coups de barres de fer pour lui faire plier les genoux. Lorsque ce sont des proies plus petites, ce sont les chiens qui la déchiquètent. Impossible de nier que l’animal subit un stress important pendant des heures puis une mort sanglante, comme l’attestent les examens biochimiques effectués sur des échantillons de muscle et de sang de cerfs chassés. Cette pratique extrêmement cruelle ne perdure que pour le plaisir de quelque 450 équipages qui persistent en France.

LA FRANCE À LA TRAÎNE
D’autres pays qui pratiquaient la chasse à courre l’ont interdite comme l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et l’Ecosse.

En France, une proposition de loi présentée notamment par les députées Barbara Pompili et Laurence Abeille (EELV), en mai 2013, pour abolir la chasse à courre, à cor et à cri n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Il est temps que le sujet revienne au sein du débat parlementaire.


SIGNEZ NOTRE PÉTITION

Pour que cette sauvagerie ne soit plus possible, la Fondation 30 Millions d’Amis lance une pétition contre la chasse à courre et notamment le « droit de suite ».  Ensemble, interdisons la chasse à courre !

Arrow La pétition

Une manifestation contre la chasse à courre sera aussi organisée par les collectifs AVA (Abolissons la vènerie aujourd’hui) et le CACC (Collectif pour l’Abolition de la Chasse à Courre) le samedi 28 Octobre 2017 à Saint-Jean-aux bois dans l’Oise, de 9h à 12h.