Le président de la République a, selon la Fédération national des chasseurs, donné son accord à la prolongation de la période de tir à l'oie cendrée. La LPO entend user de tous les recours juridiques possibles pour empêcher cela.
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s'opposera à la prolongation de la chasse à l'oie cendrée (Anser anser) en février, a averti le 16 février 2018 son président Allain Bougrain-Dubourg, après des promesses d'Emmanuel Macron aux chasseurs en ce sens.
Une chasse qui pourrait être prolongée jusqu'au 28 février
En effet, la veille, le chef de l'Etat a reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen. M. Macron "a pris l'engagement que la chasse de l'oie cendrée soit possible du 1er au 28 février 2019, dans le cadre d'une dérogation de régulation", selon un communiqué de la Fédération. Les chasseurs font valoir que de telles dérogations existent en Belgique et aux Pays-Bas, où les oies provoquent des dégâts.
Normalement, la date officielle de fin de chasse aux oies sauvages est fixée au 31 janvier, conformément à une directive européenne de protection des oiseaux migrateurs pour respecter leur période de reproduction. En janvier 2017, l'ex-ministre de l'Écologie Ségolène Royal avait ordonné à la police de la chasse de ne pas verbaliser les chasseurs tirant sur les oies cendrées jusqu'au 12 février. Le Conseil d'État, saisi par la LPO, avait aussitôt fait annuler ces instructions. Les chasseurs avaient demandé une nouvelle dérogation pour cette année auprès du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui leur a été refusée... jusqu'à ce que le président entre dans la boucle.
"Les bras m'en tombent", a réagi Allain Bougrain-Dubourg auprès de l'AFP. "On n'en restera pas là, nous allons alerter la Commission européenne" et "dès qu'il y aura une décision en provenance de la présidence de la République, on se retournera une nouvelle fois vers le Conseil d'État", a-t-il averti.
Brigitte Bardot dénonce "la mollesse" de Nicolas Hulot
Selon la Fédération des chasseurs, Emmanuel Macron a aussi "donné son feu vert pour ouvrir le chantier de la réforme du permis de chasser (national) à 200 euros" au lieu de 400 euros et "a réaffirmé son soutien aux chasses traditionnelles et à l'ensemble des modes de chasse, dont la vénerie fait partie". Du côté de l'Elysée, on précise qu'Emmanuel Macron a accepté de réfléchir à une évolution du permis national de chasse, mais aucun montant n'a été évoqué. Sur les différents thèmes évoqués, "le gouvernement et la fédération national des chasseurs se sont donnés un calendrier commun de travail pour aboutir en juin", selon la même source. Emmanuel Macron s'était dit favorable à la réouverture des chasses présidentielles, remplacées en 2010 par des "battues de régulation" et était allé saluer des chasseurs à la mi-décembre, lors d'un week-end près du château de Chambord.
Brigitte Bardot, via sa fondation pour les animaux, a de son côté critiqué la "mollesse" de Nicolas Hulot, lui reprochant de "courtiser M. Macron et ses chasseurs". Selon un sondage Ifop pour cette fondation réalisé en décembre 2017, 84% des sondés sont contre la chasse à courre. selon un autre sondage, commandé par la Fondation 30 millions d'amis, 81% de la population souhaite l'arrêt de la chasse le dimanche.
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