Six chiens maltraités dont cinq pitbulls sans doute destinés au combat, des coqs de combat également, mais aussi des animaux interdits à la détention comme des hérissons, des pinsons et des chardonnerets et une caravane remplie de cages destinées aux transports des animaux… C’est cette véritable ménagerie qu’ont saisie lundi dès l’aube une cinquantaine de policiers marseillais, assistés d’un vétérinaire, de marins-pompiers et de bénévoles de la SPA, dans le camp de gens du voyage sédentarisés du Ruisseau Mirabeau, dans les quartiers Nord de la cité phocéenne.

Combats de chiens : coup de filet dans le milieu marseillais 190809104820485580


Cette perquisition dans le milieu des combats de chiens et de coqs est le fruit d’une enquête minutieuse démarrée le 30 juin dernier, quand après un appel au 17 le cadavre d’un pitbull attaché par le cou à un câble électrique était retrouvé en pleine rue, brûlé par le bitume après avoir été tiré sur plus de 400 m par un scooter. L’animal était « probablement vivant » au moment de son supplice et l’affaire avait énormément choqué les Marseillais.

La SPA Marseille-Provence avait lancé sur ses réseaux sociaux un appel à témoignages, relayé 1,6 million de fois et qui a permis d’obtenir des éléments, et l’enquêtrice en charge du dossier a, elle, longuement épluché les images de caméras de surveillance, ce qui a permis d’identifier formellement le passager du scooter.

Ce dernier, âgé de 13 ans, a été interpellé lundi lors des perquisitions. Il n’a donné aucune raison à son geste barbare et malgré sa minorité il encourt deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour « acte de cruauté envers un animal ». Le propriétaire du scooter, âgé de 20 ans et lui aussi interpellé, sera le jugé le 30 janvier prochain pour « acquisition et détention d’un animal d’attaque », un chien de première catégorie ayant été découvert chez lui.

Tous deux ont été libérés sous contrôle judiciaire alors que le conducteur du deux-roues est toujours en cours d’identification et recherché. La perquisition de lundi a également permis la découverte et la destruction d’une cinquantaine de pieds de cannabis qui poussaient en plein air dans le jardin d’une petite maison.

« Au cours de l’enquête, nous avons eu des témoignages qui évoquaient la présence de chiens très maltraités et potentiellement destinés à des combats organisés par des parieurs », raconte le commissaire Patrick Longuet, chef de la division Nord de Marseille. « Nous avons des informations concordantes sur des combats de chiens. La présence de cages de transports et de femelles reproductrices laisse penser à un réseau organisé ».

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Police nationale

Les animaux, dont certains en très mauvais état et attachés à des chaînes trop courtes, ont été pris en charge par la SPA qui promet qu’ils ne seront pas euthanasiés, mais pris en charge par des éducateurs canins et un vétérinaire comportementaliste. L’association a l’an dernier déposé 90 plaintes pour maltraitance et obtenu 31 condamnations. En octobre dernier, la SPA marseillaise avait également récupéré un lionceau de trois semaines découvert par la douane dans un garage des quartiers Nord.

«Nous prenons cela très au sérieux»
« On a des signalements de combats de chiens dans les Bouches-du-Rhône qui commencent à arriver. Nous prenons cela très au sérieux ! Aujourd’hui, il y a un éveil des consciences, la société tolère de moins en moins la souffrance animale et la police suit ». Commandant divisionnaire et adjointe au commissaire central de Marseille notamment pour les questions de protection animale, Corinne Dorme confirme les investigations sur un milieu très fermé, celui des combats d’animaux, chiens ou coqs.

« Quand on retrouve un pitbull qui a les oreilles coupées à ras où qui porte des traces de morsures, il y a peu de doute. Et ce n’est pas les premiers que nous recueillons dans cet état », certifie Xavier Bonnard, président de la SPA Marseille-Provence. « Si une femelle a des mamelles qui pendent jusqu’à terre, c’est qu’elle fait portée sur portée. »

Le prix d’un tel chien est estimé par la police entre 10 et 20 000 euros, au point que la SPA prend désormais des mesures de sécurité draconiennes pour protéger ceux qu’elle récupère : leur chenil a en effet déjà été forcé par des cambrioleurs qui avaient coupé le réseau de caméras avant de repartir avec des pitbulls pour seul butin.

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/combats-de-chiens-coup-de-filet-dans-le-milieu-marseillais/ar-AAFwSk4?ocid=sf