La Société protectrice des animaux ne peut quasiment plus accueillir de nouvelles bêtes. En cause, une baisse des adoptions.
« Même dans le Nord et en Bretagne, où nos chiens et chats trouvent pourtant d’habitude facilement des familles, les directeurs de nos centres se désespèrent : ils ne réalisent presque aucune adoption depuis le début de l’année », s’alarme Natacha Harry, la présidente de la Société protectrice des animaux (SPA).
« D’ordinaire, quand on met un petit Yorkshire sur le site, on a tout le temps beaucoup de demandes mais là non », confirme Marine Buelli, cheffe d’équipe à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Conséquence, l’association, qui compte dans son réseau 63 refuges et maisons, vient d’atteindre les limites de ses capacités d’accueil : elle héberge désormais plus de 9 000 pensionnaires. « Sur quatre mois, nous enregistrons une baisse de 15 % des adoptions par rapport à 2017. C’est du jamais vu depuis cinq ans », pointe Natacha Harry.
La saison des abandons se profile
Pourquoi ? Les bénévoles et les salariés de la SPA ne se l’expliquent pas vraiment. « Peut-être à cause de la morosité de l’hiver, les Français sont moins venus », avance la présidente. Or, plus les bêtes restent dans les centres, moins elles ont de chance d’être recueillies dans une famille. D’où le SOS lancé par l’association : un appel urgent à l’adoption.
La SPA est d’autant plus inquiète que les grandes vacances approchent. C’est pendant ces deux mois qu’ont lieu plus d’un tiers des abandons de l’année, soit 40 000 en tout. Alors, les refuges multiplient les initiatives décalées pour attirer les familles. Celui de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a fait défiler ses pensionnaires sur tapis rouge dans une ambiance fashion week. A Torreilles (Pyrénées-Orientales), les bénévoles ont organisé un carnaval.
Des animaux errants sauvés
Les Français ont pourtant bien le cœur qui bat pour les animaux de compagnie. Un ménage sur deux en possède un, mais la plupart préfèrent l’acheter à des professionnels. Rien que pour les chiens, on estime à 700 000 le nombre annuel de naissances dans des élevages.
Aurélie, une jeune Parisienne, a, elle, craqué pour son chihuahua dans une grande enseigne spécialisée, où ils sont vendus plus de 1 000 €, bien loin des tarifs proposés dans les refuges. « A la SPA, on ne sait pas trop ce qu’a vécu l’animal avant, s’il a été abandonné, battu, s’il est agressif », se justifie-t-elle. Marine Buelli s’inscrit en faux : « On est transparent au sujet de l’animal, tant d’un point de vue sanitaire que comportemental. Et on essaye d’orienter les personnes vers des animaux qui correspondent à leur mode de vie. »
Adopter, c’est aussi donner une chance à des animaux errants d’être accueillis et éviter une mort certaine. Car contrairement aux fourrières communales qui, après huit jours sans réclamation, les euthanasient, la SPA, elle, s’y refuse : pas question de piquer pour faire de la place. « Nous poussons les murs au maximum. » L’association va jusqu’à renoncer à toute contrepartie financière pour l’adoption de ses pensionnaires les plus anciens. Pour ceux-là, elle ne demande qu’une participation libre.
COMMENT ADOPTER A LA SPA ?
Avant de recueillir votre nouveau compagnon, vous devrez fournir un certain nombre de documents (pièce d’identité, justificatif de domicile de moins de 3 mois, de revenu…) à la SPA.
L’association demande aussi à « tous les membres du foyer » de rencontrer l’animal. « Si vous avez déjà un chien, celui-ci doit vous accompagner afin de faire les présentations. »
Enfin, il faudra verser une participation financière, allant de 150 € pour un chaton à 300 € pour un chiot. Ces sommes correspondent aux frais d’identification, de vaccination et de stérilisation.
http://www.leparisien.fr/societe/refuges-satures-le-cri-d-alarme-de-la-spa-20-05-2018-7725843.php
« Même dans le Nord et en Bretagne, où nos chiens et chats trouvent pourtant d’habitude facilement des familles, les directeurs de nos centres se désespèrent : ils ne réalisent presque aucune adoption depuis le début de l’année », s’alarme Natacha Harry, la présidente de la Société protectrice des animaux (SPA).
« D’ordinaire, quand on met un petit Yorkshire sur le site, on a tout le temps beaucoup de demandes mais là non », confirme Marine Buelli, cheffe d’équipe à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
Conséquence, l’association, qui compte dans son réseau 63 refuges et maisons, vient d’atteindre les limites de ses capacités d’accueil : elle héberge désormais plus de 9 000 pensionnaires. « Sur quatre mois, nous enregistrons une baisse de 15 % des adoptions par rapport à 2017. C’est du jamais vu depuis cinq ans », pointe Natacha Harry.
La saison des abandons se profile
Pourquoi ? Les bénévoles et les salariés de la SPA ne se l’expliquent pas vraiment. « Peut-être à cause de la morosité de l’hiver, les Français sont moins venus », avance la présidente. Or, plus les bêtes restent dans les centres, moins elles ont de chance d’être recueillies dans une famille. D’où le SOS lancé par l’association : un appel urgent à l’adoption.
La SPA est d’autant plus inquiète que les grandes vacances approchent. C’est pendant ces deux mois qu’ont lieu plus d’un tiers des abandons de l’année, soit 40 000 en tout. Alors, les refuges multiplient les initiatives décalées pour attirer les familles. Celui de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a fait défiler ses pensionnaires sur tapis rouge dans une ambiance fashion week. A Torreilles (Pyrénées-Orientales), les bénévoles ont organisé un carnaval.
Des animaux errants sauvés
Les Français ont pourtant bien le cœur qui bat pour les animaux de compagnie. Un ménage sur deux en possède un, mais la plupart préfèrent l’acheter à des professionnels. Rien que pour les chiens, on estime à 700 000 le nombre annuel de naissances dans des élevages.
Aurélie, une jeune Parisienne, a, elle, craqué pour son chihuahua dans une grande enseigne spécialisée, où ils sont vendus plus de 1 000 €, bien loin des tarifs proposés dans les refuges. « A la SPA, on ne sait pas trop ce qu’a vécu l’animal avant, s’il a été abandonné, battu, s’il est agressif », se justifie-t-elle. Marine Buelli s’inscrit en faux : « On est transparent au sujet de l’animal, tant d’un point de vue sanitaire que comportemental. Et on essaye d’orienter les personnes vers des animaux qui correspondent à leur mode de vie. »
Adopter, c’est aussi donner une chance à des animaux errants d’être accueillis et éviter une mort certaine. Car contrairement aux fourrières communales qui, après huit jours sans réclamation, les euthanasient, la SPA, elle, s’y refuse : pas question de piquer pour faire de la place. « Nous poussons les murs au maximum. » L’association va jusqu’à renoncer à toute contrepartie financière pour l’adoption de ses pensionnaires les plus anciens. Pour ceux-là, elle ne demande qu’une participation libre.
COMMENT ADOPTER A LA SPA ?
Avant de recueillir votre nouveau compagnon, vous devrez fournir un certain nombre de documents (pièce d’identité, justificatif de domicile de moins de 3 mois, de revenu…) à la SPA.
L’association demande aussi à « tous les membres du foyer » de rencontrer l’animal. « Si vous avez déjà un chien, celui-ci doit vous accompagner afin de faire les présentations. »
Enfin, il faudra verser une participation financière, allant de 150 € pour un chaton à 300 € pour un chiot. Ces sommes correspondent aux frais d’identification, de vaccination et de stérilisation.
http://www.leparisien.fr/societe/refuges-satures-le-cri-d-alarme-de-la-spa-20-05-2018-7725843.php