L’Ordre des vétérinaires a pris connaissance des photographies circulant sur les réseaux sociaux où un vétérinaire établi en France s’affiche aux côtés de trophées de chasse au Cameroun. Le vétérinaire s’est rendu au Cameroun dans un cadre privé, en dehors de son activité professionnelle.

L'Ordre des vétérinaires ne saurait contester la liberté d’agir de chacun, de surcroit dans le domaine privé et alors que la légalité de l’activité n’est pas en cause. Il ne saurait par ailleurs être question pour l’Ordre des vétérinaires, sauf à faire preuve de déloyauté, de porter un jugement de valeur aujourd’hui, en écho au code de déontologie publié en mars 2015, sur l’activité d’un confrère qui date de 2009.

Si l’Ordre ne peut que regretter la chasse des animaux d’espèces menacées d’extinction et la publicité qui en est faite à travers la publication de photographies qui revêtent un caractère choquant, il tient à rappeler qu’il n’est pas dans ses prérogatives d’intervenir dans la sphère privée des vétérinaires inscrits au Tableau de l’Ordre.

Cependant et même si les vétérinaires n’en ont pas pris pleinement la mesure, ils doivent dans le cadre du code de déontologie de mars 2015, s’interroger sur leur positionnement de professionnel de santé animale dont le bien-être est une composante, face à diverses activités susceptibles de lui porter atteinte et sur la caution que chacun d’eux, consciemment ou non, apporte à ces activités. Ils doivent le faire avec le sens de la juste mesure.

L’Ordre des vétérinaires n’intervient jamais dans la vie privée des confrères, ce serait strictement hors de ses prérogatives. Mais dès lors qu’ils agissent ou s’affichent publiquement en qualité de vétérinaires, le code de déontologie est là pour rappeler qu’ils doivent s’abstenir, même en dehors de l’exercice de la profession, de tout acte de nature à porter atteinte à la dignité de celle-ci. La loi elle-même ajoute l’honneur.

L’Ordre national des vétérinaires suit l’évolution de la situation avec attention et appelle à la modération les réseaux sociaux face au déferlement de haine dont le vétérinaire est l’objet, ainsi que le personnel de l’établissement alors qu’il n’est en rien lié aux agissements privés de celui-ci.

Docteur-vétérinaire Jacques GUERIN

Président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires

19 juillet 2019

https://www.veterinaire.fr/actualites/communique-veterinaire-et-trophees-de-chasse-en-afrique.html?fbclid=IwAR0T0PTRaCob6XEwLxxJZEx3mz6AcEmY2zf8O0U-Nk1oz1zZ1K2PZ5GU2_Q